mercredi 2 octobre 2019

Jeanne...

Admiration.
Voila un joli mot, vraiment.
C 'est comme ça que je t' ai toujours regardée. Pleine d 'admiration.
Jamais je n' avais rencontré une jeune femme qui suscité en moi ce sentiment jusqu'à ce que je te connaisse.
J' aurai pu t 'écouter parler des heures.
Tu avais une intelligence, une repartie, et un humour qui résonnaient en moi comme un saint Graal que je n' arriverais jamais à toucher du doigt.
Tes grands yeux sombres qui riaient, laissant éclater la blancheur  de tes dents sur tes lèvres étirées en sourires. Ce petit grain de beauté à coté de ta bouche. tes sourcils froncés quand ça n' allait pas. Ta bouche en cul de poule quand tu faisais l' idiote.
Tu étais belle Jeanne.
Tu étais belle, tu étais intelligente, et d' une vivacité hors normes.
Des femmes comme toi, on en croise pas à tous les coins de rues.
Tu étais bienveillante. Jusqu’à ce que ça ne colle pas, ou plus. Et là, ton mauvais caractère ressortait, avec force, te laissant échapper des mots grossiers, mais toujours fondés, et surtout en adéquation avec tes valeurs. Tu n' as jamais eu peur du jugement.
Fidèle. A toi même, toujours. Et à jamais.
Pas la peine d 'essayer de te faire changer d 'avis. Pas la peine d essayer de te lancer de la poudre aux yeux.
Pas la peine.
Nuancée... ou pas. Tous auront un avis différent surement.
Tous auront une histoire différente à raconter.
Mais moi, mon histoire, elle me raconte comment je t 'en veux, là, maintenant, de suite.
Je t 'en veux, parce qu'aujourd’hui tout a une saveur différente.
Comme j'essayais de l' exprimer, il y a  ceux qui vous changent la vie, ceux sans qui il n' y a plus d 'oxygène. Les prunelles. Et puis il a les amis. Ceux que tu n' as que rarement au téléphone depuis quelques années parce que... ainsi va la vie. Ceux que tu ne vois que tous les 2, 3 ans. Mais qui sont comme tu les as laissé. Il y a ceux dont tu sais qu' ils sont là. Que si il t 'arrive quelque chose et que tu tapes a leur porte a 2 h du matin, ils te prendront dans les bras. Eux, que tu n' as jamais assez au téléphone, dont tu prend des nouvelles par d 'autres, ceux dont tu dit " purée il faut que je l' appelle", Eux qui ne sont pas là tout les jours, mais qui sont quand même là, dans tes pensées, dans ton horizon, dans le même air que toi, dans le même monde. Tu y penses souvent, mais comme nous sommes immortels, nous laissons passer le temps...
Et puis viens CA.
Et l' air n' a plus la même légèreté, le ciel pleure aujourd’hui, et comme le dit si bien Delphine, il pleut, alors on ne verra pas nos larmes couler sous la pluie.
Je me dis depuis ce matin que ça n a pas le même gout, ni la même odeur, juste parce que je sais que tu n' es plus là.
Et je t 'en veux. parce que même aujourd’hui, Je t 'admire. Même dans ta mort.
Parce que j' apprend que tu as lutté. Fort. Parce que j' apprend que tu l as fait avec un courage exemplaire. Parce que c 'est tout toi. Combative, jusqu'au bout.
Je t 'en veux parce que je suis là, hantée par mes émotions qui s 'entrechoquent.
Parce que je n'ai pas de réponses à mes questions, et qu' il serait déplacé d 'en demander.
Et parce que je me dit que , vraiment, c 'est injuste.
J'ai perdu un astre, une inspiration, un idéal.
Et tout est fade aujourd’hui, sans saveur,
Je n'ai pas envie de sourire.
J' ai juste envie de te prendre dans mes bras, de t 'avouer combien je t 'admire, de te dire que tout ira bien.
J' ai juste envie de me recroqueviller sur moi même, et de pleurer de toutes mes forces, jusqu'à ce que tu reviennes, juste pour me foutre un coup de pied au cul.
Mais tu ne viendras pas, et je vais pleurer encore un moment.
Je le sais.
Parce que je comprend pas.
Parce qu' il n' y a rien à comprendre.
Parce que je suis en colère, contre moi, contre toi, contre la vie, contre la mort.
Parce que non, je ne veux pas me résigner.

Ma jeannette, mon insolente de Jeannette.

Prend soin de toi, la ou tu es.

Et moi, et bien, j' attendrai un peu avant de te retrouver, si tu n' as rien contre.
Et quand on se reverra, par delà les étoiles, je pourrai enfin te dire combien je t 'ai toujours admirée, et aimée! et je pourrai te serrer dans mes bras, petite insolente...
Je t 'aime.




jeudi 12 juillet 2018

Ta part du gâteau..

Ne cherchez pas, le Schtroumpf râleur n' existe pas...
Du moins jusqu' a aujourd’hui...
Notre petit loustic venu d’Asie est le premier du genre...
Un vrai râleur.
Un râleur mignon quand il boude alors que son frère et sa sœur ont oublié de lui faire un bisou avant de se coucher,
Un râleur têtu quand il s' agit de lui expliquer que les cascades qu'il tente a longueur de journée sont trop dangereuses,
Un râleur espiègle quand il nous fait croire qu'il ne veut pas rester à l' école alors que des que nous avons le dos tourné, il s’éclate comme un petit fou,
Un râleur agaçant quand il se ferme parce que nous avons décidé qu' il était temps d 'éteindre la télévision pour la journée,
Un râleur jaloux quand, toute la journée, il regarde, compare et se mesure a sa sœur aînée.


Mon petit râleur.
Parfois je souris a tes "raleries", parfois elles m' agacent. Nous mettons énormément d 'importance dans le fait de t' expliquer les choses, nous verbalisons tout... depuis 5 mois, tout est décortiqué, expliqué, verbalisé, afin que tu comprennes.
Que tu comprennes quelle est ta place ici, quelle est ta place dans la fratrie, quelle est ta place dans la famille, quelle est ta place dans nos cœurs qui débordent d' amour pour toi. 
Tu apprends, petit a petit, ce qu' est être un petit garçon avec des parents, une famille.
Tu mimes énormément ce qui t 'entoure, c 'es ton moyen d'adaptation.

Mais Raler, c 'est ta signature.
C 'est mon Timaël.

Depuis 5 mois, que tu es avec nous, j' essaie d 'analyser tes comportements, et les nôtres.
J' essaie de comprendre, pour faire au mieux.
Je crois que nous nous en sortons très bien , a vrai dire.
Adopter un enfant, le faire rentrer dans notre famille, ça ne s' arrête pas aux procédures, a l' idéalisation de l' enfant a venir, au voyage de notre vie.
Adopter un enfant, c 'est SURTOUT adopter un enfant imparfait, et l' aimer, peu importe ses qualités, et surtout peu importe ses défauts. C' est aussi reconnaître que ces défauts sont aussi des qualités chez toi.
Parce que si tu n' avais pas été aussi têtu , et aussi râleur, je ne crois pas qu' aujourd’hui je serrerai dans mes bras, tout les jours, un petit garçon aussi bien dans ses baskets.
Je ne crois pas que ce petit garcon qui me fait un bisou et un câlin le matin au réveil, qui se jette dans mes bras quand il se fait mal, qui a une véritable passion pour le pain et les power rangers, qui ne peux pas s 'endormir sans son doudou et sa couverture, qui parle maintenant comme un livre,  soit aussi adapté, 5 mois après son  arrivée en France,si il n' avait pas été têtu et râleur comme il l' est.

Tu es têtu, c'est certain.
Mais ton entetement est ta force.
C 'est ton entêtement qui t ' a poussé a réussir à faire confiance aux autres enfants de l' école, après 2 mois de scolarisation, alors que, nous en sommes surs, tu as souffert de l abandon de tes petits copains adoptés au sein de l'orphelinat.
C 'est ton entêtement, ta détermination a vouloir communiquer, qui fait de toi un petit garçon bavard aujourd’hui, en français.
C 'est ton entêtement que tu transpires a chaque fois que tu te fais un "bobo", quand une fois un petit câlin, un peu d'eau, et un bisou, tu te lèves, le regard droit et fier, et que tu repars jouer.
Je pense que tu te sens en sécurité ici.
Je pense que nous sommes intégrés dans ton cœur comme un papa, comme une maman.
Je pense que tu nous fait confiance.
Mais je pense que tu es encore loin de te défaire de cette attitude "je veux ma part du gâteau".

Je suis impressionnée, vraiment, par ce trait de caractère que tu as développé si fort .

Mais je ne suis pas une maman parfaite, loin de la.
Et parfois, j' avoue je me sens si impuissante...
Parce que ce sentiment d 'agacement qui naît en moi, alors que la journée a été longue, et que tu as décidé que tu voulais ABSOLUMENT que le quignon de pain soit a toi, et que malheureusement c 'est papa qui l' a pris... ce sentiment d 'agacement sur des bouderies, raleries, qui a mon sens, ne devraient pas exister, me sort de ma zone de confort.

Je n' ai pas été aidée, avec ton frère et ta sœur, qui ont tout connu de façon si innée, instinctive, depuis leur naissance. Je me retrouve face a un petit garçon qui me regarde avec des yeux effarouchés, ronds comme des billes, dés que j' élève le ton.
Et j' ai un peu peur de ses yeux ronds.
Tu ne sais pas encore t 'exprimer au point d' exprimer tes sentiments.
Et, malgré tout ce que nous pouvons dire et/ou penser avec ton papa, je ne sais pas si tu comprend VRAIMENT tout.
Peut être, dans ton empressement a vivre ta nouvelle vie, partir jouer, etc, peut etre que tu ne t 'attaches qu à 2 ou 3 mots dans une phrase, et que tu crois avoir compris.
Mais en fait non.
Alors j' ai un peu peur de ses yeux ronds, parce que j' ai l'impression que tu te met en mode sécurité des que la voix commence a gronder.
Et je ne veux pas que tu te mettes en sécurité.
Parce que je veux que nous soyons sur le même tableau tout les 2.
Tous les 5 a vrai dire. Je veux que nous soyons sur la même longueur d 'onde, que nous arrivions à communiquer sur une même base.
Et j' espère que bientôt, très vite, tes raleries seront atténuées par la compréhension, le sentiment de sécurité qui sera encore plus renforcé, et la confiance.
Tu auras toujours ta part du gâteau.
Toujours.
Ni plus ni moins que ton frère et ta sœur,  certes.
Mais nous ne te laisserons jamais en arrière.

De ce fait, je pense qu' il est tant que tu comprennes, que je me refuse également a culpabiliser de te gronder.
Que je me refuse d 'avoir avec toi une éducation plus laxiste, sous prétexte que nous t 'avons adopté.
Parce ce ne serait pas te rendre service que de pointer du doigt, toute une vie, une particularité qui n' a pas à être pointée. Parce que tu restes un petit garcon de 5 ans. et que tu as le droit de vivre une vie normale. Parce que je ne veux pas que tu grandisses dans un sentiment de différence, et/ou pire, de pitié.

Nous t 'avons effectivement sorti d 'un contexte tellement différent du notre, que l' adaptation "profonde" prendra un peu de temps.
5 mois, ce n' est rien dans une vie.
Mais tu as une force en toi qui dépasse l' entendement pour un petit garcon de 5 ans.
Et je sais que tu comprendras, bientôt, que t 'aimer, et t' éduquer dans une normalité relationnelle, s est aussi te rendre service.
Prendre en compte tes peurs, te rassurer au jour le jour, et ne jamais, jamais, jamais, flancher, d 'un point de vue éducatif.
Voila le challenge.
Et je me surprends, ce qui me donne le sourire au moment où j' écris ces lignes, à devenir au moins aussi têtue que toi!

Je t' aime mon schtroumpf râleur
.
Je t 'aime mon petit tétu.







lundi 14 mai 2018

La Vie, Ta vie...

La Vie...
Ce bien si précieux.
Et toi, qui, surement, au début, au plus profond de toi, ne t 'es pas cru assez "aimable" pour mériter l' amour d' une maman et d' un papa.
Et toi, qui, il y a encore 3 mois, n' avait pas encore idée que ta Vie était si précieuse. Pour un Papa, pour une maman. Pour nous.
Et toi qui n' avait pas encore idée que ta vie allait radicalement changer.

La Vie...
Elle te l' a donné. Et elle m' a donné à moi, l' occasion de te la faire vivre différemment, et de la vivre moi aussi si pleinement.
Elle te l' a donné. Et je ne sais pas, et je ne saurais peut etre jamais, a quel point ta Vie lui était précieuse.
Mais ce bijou, ce cadeau, cet infini de possibilités, est là, en toi, dans ce petit lit dans la chambre d' a coté.

Et Ta vie,
Rythmée aujourd’hui par les rires de ton frère et  de ta sœur, par tes pitreries, par les bisous que tu aimes nous claquer a la sauvette, tes râleries intempestives, et les câlins brefs mais si intenses, tes nouveaux mots, ta manière bien à toi de poser sur les photos, la découverte du monde dans tes yeux.
Et ta vie que j' aime à croire plus pleine, aboutie, et plus sereine auprès de nous.
Et ta vie qui va t' offrir tant de possibilités, tant de chemins possibles, tant d 'amour.
Tant de sentiments, d'amour, mais aussi de déceptions. Tant de croyances, de désillusions, et tant  de choix.
Et ta vie, qui nous est si précieuse, et que nous t 'aiderons à construire.
Et ta Vie, ce joyau qu' Elle t ' a donné, ce bijou qui fait battre ton cœur.
Et ta Vie, que je ne t' ai pas donné, mais que je chérie tant.
Ta Vie, et ta vie. Le fait même d' exister, et le chemin que tu suivras.

Si tu savais...
Comme elle est importante, et comme il est impossible maintenant pour nous de ne pas la chérir.

Ta Vie, ta vie, Notre vie, ces joyaux.




samedi 24 mars 2018

Heureux... ici ou là-bas...


Depuis 1 mois et demi que nous sommes rentrés, c 'est une idée,qui tourne, qui retourne, qui se cristallise puis se délite...
Je ne dirai même pas que c 'est une idée, c'est comme un sujet de philo.
Thèse, Antithèse, synthèse...
Le sujet aurait pu être: l'ignorance protège t' elle du sentiment de malheur?

voila voila voila...

Depuis que nous sommes rentrés, Timaël se dévoile et notre petit garçon est un garçon si joyeux, si remuant, si ... heureux, que personne dans notre entourage,ou même à l' école n' a pu s 'empêcher de nous dire " mais qu' il est heureux ce petit garçon"!
Je suis sa maman, alors, bien sur, je souris, et mon cœur de maman est plus que fier et satisfait de ce constat si positif.

Oui mais ( il y a toujours un "mais")...
Si on gratte un peu sous le vernis, et que l'on réfléchi.
Timaël était il malheureux à l' orphelinat?
Peut on être malheureux de ne pas vivre quelque chose que l'on ne connait pas?
Et voila... le débat est lancé, la bicyclette est en route.

Non, je ne pense pas que Timaël ait été malheureux au Vietnam.
Il avait auprès de lui des nounous qui s 'en occupait bien. A qui il manque.
Il avait auprès de lui une dizaine d' autres enfants... avec qui il n' était jamais seul.
Il mangeait, il jouait, il chantait.
Il ne connaissait pas la vie d 'un enfant auprès de ces parents.
Il ne connaissait pas la vie à l’extérieur de l'orphelinat.
Il était comme dans une bulle.
Mais était il malheureux? non je ne pense pas.
On ne souffre pas de ce que l 'on ne connait pas.
Il aurait pu souffrir du manque si il avait eu connaissance de son "état" spécial d' orphelin, que quelqu' un lui aurait expliqué ce qui était normal de vivre ou non.

Et je pense que c 'est là la raison principale de mon état dubitatif.

Timaël est si heureux ici.
Oui. il est heureux ici. Mais il était heureux la bas aussi.
Mais ici il a une "plus value" qu' il ne pensait pas avoir un jour, il ne connaissait pas cette possibilité.
Ici, il a accès a des biens matériels qu' il n' aurait pas eu la bas. Mais est ce un bonbon qui rend vraiment heureux un enfant?
Ici il a aussi des phrases d' amour que les nounous ne se permettaient surement pas. C 'est à la limite la seule chose qui je pense peut être perçue par lui comme un "mieux". Les enfants ont besoin de mots d' amour pour s’épanouir. Ils ont besoin de mots d'amour pour exister.

Mais heureux ici.
Heureux la bas.

Je crois que c 'est bien là l' essentiel.
Qu' il n' ai jamais été malheureux.
Et qu' il trouve son équilibre dans la joie, la confiance,et la sérénité.



                          

jeudi 15 mars 2018

La boîte...

J'ai fait un peu de place...
Voilà ce qui est écrit sur ta boite.
J'ai pris le temps de la choisir... je la voulais discrète mais grande, je la voulais Jolie, ke la voulais à la hauteur des espoirs que j'allais y glisser dedans.
Cette boîte c'est l'attente, le rêve.
C'est les pleurs, le désespoir.
C'est la foi, l'énergie.
C'est tout ce qui t'a amené à nous.
C'est Un Pépin dans la pomme qui couche sur le papier le quotidien de ces 4 dernières années.
C'est le blog de Timaël imprimé sur papier.

Cette boîte C'est ton histoire, c'est notre histoire.
Le avant, le pendant. Le pourquoi et surtout le comment.
C'est l'objectivité des mots, des administrations.
C'est le ton neutre et poli des refus qui ne veulent pas froisser.
C'est mes larmes de joie, mes larmes de peine.

C'est un peu de tes racines. Un peu de notre grossesse si particulière.
Et puis c' est aussi le peu des éléments que nous avons sur tes origines.

Cette boîte est un trésor.
Le tien.
J'y ai mis le contenu de mon coeur pour que tu saches... toujours...
J'ai veillé à imprimer mes mots. Ceux qui restent. Ceux qui ne partiront jamais.
Ceux qui te raconteront.
J'ai mis dedans mon amour, photographié sur papier glacé.
J' ai plié soigneusement tes affaires, tes sandales, le peu du toi d'avant que J'ai pu sauver.

Parce que, je le vois, tu t'adaptes si vite à cette vie, ce quotidien,
Je ne laisserai jamais tout cela s'effacer.
Je ne te laisserai jamais te questionner.
Tu auras dans cette boîte les témoins de ton histoire.
Tu auras dans cette boîte le tissage de notre famille.

Tu auras dans cette boîte la preuve que tu es un trésor.
Tu auras dans cette boîte mille raisons de nous aimer... ou mille raisons de nous détester.
Mais tu n'auras pas du rien.
Tu auras juste du Tout.

Du Tout ce qui nous à guidé jusqu'à toi, précieux trésor.

Prend soin de cette boîte.
On ne sait oû on va que lorsqu' on sait d'oû on vient...



samedi 3 mars 2018

1 mois de toi

1 mois de toi. Ici. 1 mois et une semaine de toi avec nous.
Mon dieu, le temps défile, je ne me rend pas compte de sa rapidité...
Il y a encore un mois et une semaine justement, le temps s’égrainait avec une lenteur qui me rendait folle.
Et maintenant...chaque minute que je vis est vécue dans une intensité si différente.
La mécanique de l'attente m' avait propulsé, je m'en rend compte maintenant, dans une course effrénée du futur "quand", du futur "qui", de ma future vie. J'avais mis en place, dans ma vie, un obstacle à la possibilité de jouir pleinement du moment présent. Je n' avais pas, plus,  la possibilité, depuis plusieurs années maintenant de jouir de ce que la vie m'offrait... Même si je ne te connaissais pas encore, l'idée de toi me rendait inachevée.

Et aujourd'hui, un mois de toi... et chaque moment vécu avec toi, ou même loin de toi quand je travaille, a une saveur différente. Chaque minute est pleine, chaque instant est vécu avec une conscience décuplée. Je n'attend plus, je n'aspire plus a autre chose, je ne projete plus mon futur.
Je m' en fiche. Je suis dans le moment présent. et je savoure ma vie. J'ail' impression qu' avant toi, je n' étais pas pleinement maman de ton frère et de ta sœur. J' ai l' impression , depuis un mois, que c 'est comme si j' étais ENFIN maman. Comme si l' aboutissement de notre attente avait ouvert les vannes de la maternité... qu' elle soit biologique ou adoptive. J' ai l' impression d' être une bonne maman, une meilleure maman, depuis que tu es là.
Je savoure ce que je vis et ce que j' ai vécu aussi pour arriver à aujourd'hui.

Tu es dans ta nouvelle vie comme l' évidence d 'un petit doigt dans une main.
Tu es si...évident.
Et notre vie aujourd’hui est un peu à la même image: c 'est comme si nous avions vécu des années avec une main sans petit doigt, et que, du jour au lendemain on nous l' avait déplié.

Tu es notre 5 ieme doigt de la main, tu es cette évidence là.

Tu es un petit garçon pleins de surprises... aussi affectueux, joueur, et calme que boudeur, râleur, et énergique, tu as pris tes marques dans cette maison, dans ta fratrie, et dans ton cœur avec une facilité déconcertante. Tu comprend tout, tu commences à parler Français, doucement mais surement. Tu aimes les petits rituels du coucher avec maman. Avec papa ça se passe bien aussi, mais le coucher tu préfères avec maman.Avec papa tu bricoles plein de choses, et tu peux même toucher le plafond aussi souvent que tu lui demandes de te prendre dans ses bras. Tu chantes les comptines françaises en mode yaourt, tu as soudoyé ta sœur pour qu' elle te donne des peluches que tu met soigneusement dans ton lit le soir venu de façon a ce que l' on ne te vois plus dans ton lit. Tu aimes les gaufres, le chocolat, le pot au feu de maman, la saucisse de papa et bien sur.... le poulet!!!

En parallèle, tu apprend à gérer des sentiments qui t’étaient étrangers il y a encore 1 mois et une semaine.
L' un de ses sentiments, le plus difficile pour toi à gérer pour le moment, c 'est la frustration.
Ho mon dieu que ce sentiment t'es désagréable! Ta nouvelle vie est pleine de nombreux sujets de potentielle frustration... les bonbons, la télévision, les jeux, le chocolat, les activités extérieures... sont autant de sujets possiblement fâcheux. Tu es si boulimique de vivre tes expériences, de vivre cette nouvelle vie, que tu ne comprend pas le "non". Tu ne comprend pas que l' on puisse t 'empêcher de profiter de si bonnes choses. Mais je ne désespère pas, bientôt tu comprendras que la balançoire sera encore là demain, que les bonbons aussi, et que le "non" ne veux pas dire "jamais".

en ce moment même, tu es avec ton frère et ta sœur. Vous jouez tranquillement sur le canapé de votre petit salon. Je sais qu' a tout moment tu risques d 'arriver en courant, me planter un bisou sur la joue en souriant, me faire un câlin de 2 secondes et demies, repartir aussi sec voir papa, le secouer pour qu' il ne dorme pas sur le canapé ( tu n' aimes pas que papa s 'endorme sur le canapé), et repartir en riant a gorge déployée, fier de courir plus vite que papa, et heureux de me voir sourire à tes pitreries.

Voila...
1 mois de rires.
1 mois de câlins.
1 mois de bisous.
1 mois de mère accomplie.
1 mois de plénitude.
1 mois de bonheur.
1 moi de toi.


samedi 10 février 2018

Une semaine et ta pleine conscience.

Cela fait aujourd hui une semaine que tu as découvert ta maison.
Une semaine que déjà, nous avons quitté notre quotidien Hanoien.

Il y a une semaine tu découvrais des poissons dans un aquarium, la ceinture de sécurité, le siège auto, les montagnes et les prairies.
Tu t arrêtais net dans la maison, à 2 mètres de la porte d entrée... parce que trop c est trop.
Parce que tu savais très bien ce que tout ça représentait. Parce que ce long voyage prenait fin. Enfin.
Et... trop c'était trop...
Alors tu m a regardé, les yeux suppliants qu' on te laisse tranquille, juste un peu... juste le temps que tu reprennes ton souffle.
Alors je t ai mis sur le canapé... et je t ai créé une bulle... couverture, doudou, un dessin animé. Et... la paix.... juste un peu...
Plus de sollicitations, plus de découvertes... juste une petite pause....

Et puis... et puis une demie heure après ça allait mieux... on pouvait aller visiter le reste de la maison....

Cette semaine, il a neigé... on nous a demandé comment tu avais réagi...
Et j ai essayé d expliquer que la neige était le cadet de tes soucis. Qu' après tout ce que tu découvrais au jour le jour, la cloche de l église, les vaches, le bain, la machine à café, le micro ondes.... la neige n était qu' un détail parmi tant d autres.

A y bien réfléchir... je me demande comment tu fais pour ne pas devenir fou...

Et puis... tes premiers mots... maman, papa...merci,  et tu repetes les mots qui t intéressent... tu les oublies quasi instantanément mais c est pas grave.
Tu ne veux pas aller te brosser les dents le soir... parce que tu sais très bien qu' après il faudra aller te coucher ... et le coucher... non... tu n es pas d accord! Parce qu' il y a encore tellement de choses à faire!!!!
Et puis.... même si tu as confiance en nous.... as tu assez confiance en la vie pour être certain que demain nous serons là?
Mais ta force c est justement ça... ta confiance... tu t adaptes a n importe quoi... et n importe qui... du moment qu' on te laisse une heure, un ballon de baudruche et notre présence.... c est fou!

Il y a encore  3 semaines j aurai mis ma main au feu que le lien dont on nous parle depuis si longtemps allait être plus difficile avec toi parce que tu es plus âgé.
Quelle idiotie quand on y pense.
Je crois que justement.... ton âge favorise le lien. Tu sais. Tu comprend. Tu "résilies" . Tu vis.
Tu n es pas dans une démarche oû tu subis. Tu es dans un état d esprit de découverte en pleine conscience.

C est magique.
Tu es magique.

Tu es en pleine conscience ... déjà.... quand moi je m' étonnes encore de trouver un petit garçon dans sa chambre ou que je vois ta frimousse dans le rétroviseur.
Tu es en pleine conscience quand moi je n ai pas encore "compris" que tu es enfin là.
Tu es en pleine conscience... et moi j ai a peine conscience...


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